dimanche 30 mai 2010

Une fleur de tomate

a murmuré à mon oreille.

Alors que je transportais les plants à repiquer au potager, une bonne odeur de tomate m'est montée au nez et m'a réjouie le coeur. Même tout petits, les plants sentent bon la tomate chaude de soleil.

En approchant un des plants pour humer son parfum de nouveau, j'ai entendu un murmure... un tout petit murmure qui semblait provenir de la fleur de la Costoluto Genovese.


- Pourrais-je vous faire une demande spéciale ? qu'elle m'a dit avec le bel accent de la Riviera Italienne.

- Demande, on verra bien.



- Puisque qu'il n'a pas plu depuis des lustres, j'aimerais bien qu'après m'avoir copieusement arrosée, vous déposiez à mes pieds un paillis afin que le sol conserve son humidité. De plus, ça éviterait à mes feuilles du bas de se couvrir de terre advenant un arrosage trop intense. J'aime bien qu'elles restent propres.

- Je comprends mais je ne vois pas très bien ce que je peux faire... Aller acheter du paillis de cèdre ? Aller acheter de la paille ?

Le vent qui avait sûrement écouté la conversation souffla doucement sur la feuille de tomate qui pointa en direction du... tas de feuilles d'automne au fond du terrain.

- Non! Tu ne veux toujours pas que je rapporte les feuilles que je me suis évertuée à transporter là-bas ? que je lui demande un peu découragée.

- Ce serait bien. Vous savez, il y a plusieurs autres avantages à déposer un paillis à mes pieds; ça éviterait que le compost que vous ajoutez si gentiment dévale la pente à la première pluie venue, de plus, ce serait invitant pour les vers de terre qui trouveraient de la nourriture, qui la transformeraient de sorte je puisse l'assimiler, qui aéreraient la terre et permettraient ainsi à l'eau de mieux y circuler.

- Je sais, je sais, j'ai déjà eu cette discussion avec un vers de terre.





Vous devinez la suite...

Eh oui, je l'ai fait.




Ah! bon? Vous avez installé du paillis de feuilles séchées? me demande le merle d'Amérique qui arrive en sautillant.


Je vous remercie car je vais trouver amplement de quoi me nourrir avec toutes les bestioles qui se cacheront sous ces feuilles.

jeudi 27 mai 2010

Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ? a demandé le petit prince.

C'est une chose trop oubliée, avait répondu le renard. Ça signifie "créer des liens..."

Il y a quelques années, la Fée du bas de la côte m'avait raconté que, selon une légende, les colibris voyagent sous les ailes des outardes.

Elle avait ajouté que dès qu'on entend les premiers voiliers arriver, c'est un signe qu'il est temps d'installer les mangeoires à colibris.

"Ces petits oiseaux sont territoriaux et ont une excellente mémoire, qu'elle m'avait expliqué... si tu veux les nourrir, tu dois prendre l'engagement de le faire chaque année.

J'avais accepté.

Elle m'avait alors offert ma toute première mangeoire à colibris et m'avait appris la recette; une part de sucre dissoute dans quatre parts d'eau, c'est tout.

Un couple d'oiseaux-mouches avait vite adopté la mangeoire; j'avais créé des liens, j'avais une nouvelle responsabilité. Ils me l'ont bien fait savoir que je ne l'avais pas honorée cette année, en venant bourdonner des ailes à quelques pouces de mon nez me rappelant que j'avais oublié d'installer la mangeoire.

J'ai vite préparé la recette, installé la mangeoire et pour me faire pardonner, avec une amie on a fabriqué un petit perchoir pour qu'ils puissent se reposer un peu s'ils en avaient envie.


Ils ont tellement apprécié, qu'un colibri a élégamment pris la pose afin que je le photographie... pour la toute première fois.




Ils apprécieront également les ancolies, les fushias et bientôt les monardes.

lundi 24 mai 2010

Dilemme printanier


Je terminais de "nettoyer" le dernier jardin aujourd'hui quand une promeneuse s'est arrêtée.

"C'est d'la job enlever toutes ces cochonneries là au printemps, qu'elle me dit l'air complètement découragée.

- Les cochonneries ?!?

- Oui, toutes ces feuilles mortes, qu'elle ajoute en retroussant la babine comme si ça lui levait le coeur.

- J'étais justement en train de me demander madame si je ne ferais pas mieux de les laisser là où elles sont car malgré la canicule, sous la couverture de feuilles, vous voyez?...la terre est fraîche et humide.

- Vous aurez juste à mettre du paillis, regardez votre circulaire il est en spécial quelque part cette semaine.

- Mais celui-çi est gratuit et déjà en place.

- Ah! faites donc comme vous voulez", qu'elle me dit en tournant les talons.

Ce n'est pas le premier printemps que je ressens ce dilemne. C'est une histoire qui redondine chaque printemps. D'ailleurs cette conversation m'a rappelée celle que j'ai eu le printemps dernier avec un lombric. Eh oui! les Fées ça causent avec les vers de terre.

Imaginez-vous donc que Monsieur le lombric m'engeulait en disant que je lui enlevais sa nourriture.

"Comment veux-tu que j'aie l'énergie de faire mon travail si je n'ai plus rien à me mettre sous la dent? qu'il m'avait dit furieux.

- Primo, tu n'as même pas de dents et secondo j'enlevais simplement les feuilles mortes laissées sur les jardins à l'automne pour aller les porter là bas dans mon composteur. Quand elles seront bien décomposées et qu'elles auront l'apparence de la terre, je les rapporterai dans ces mêmes jardins.

- Tu travailles pour rien, qu'il m'avait dit, c'est dans ma description de tâches de transformer les feuilles en compost... laisse tout sur place, moi pis ma gang on s'en occupe.

- C'est que... ces jardins donnent sur la route... ça va te prendre une éternité avant de tout bouffer ça et ... je trouve que ça fait pas propre, que je lui avais répondu.

Je me souviens très clairement de sa vive réaction. Il était insulté, très très insulté. Pas propre ! Pas propre ! Il répétait ça d'un ton offusqué en se tortillant de tous bords tous côtés... remarquez que c'est à peu près tout ce qu'il peut faire... ça doit être frustrant pour lui... Pffft ! Pas propre !

- Bon, écoute petit vers... j'ai peut-être une solution... je peux aller acheter du paillis pour mettre par dessus les feuilles, comme ça je ne vais pas te priver de nourriture et j'aurai de beaux jardins proprets.

Vous auriez du voir ses yeux écarquillés...

- Pourquoi acheter du paillis alors que tu te tues à enlever celui qui est déjà en place ?!?

- Je vais réfléchir à tout cela, que je lui avais promis, et pour me faire pardonner, un de ces quatre je t'inviterai à la pêche."

Après cette conversation, j'avais commencé à faire des changements... à l'automne, j'avais entassé des feuilles sous la haie de thuyas et je ne les avais pas ramassées. J'avais également laissé les feuilles en place dans le jardin secret, celui qu'on ne voit pas.

Finalement, la conversation avec la promeneuse n'avait rien de nouveau mais peut-être m'avait-elle permis de faire un pas de plus.



Lombric ! Lombric ! Reviens ! Je ne veux pas culpabiliser. À l'automne je vais passer la tondeuse dans les feuilles pour bien les déchiqueter et j'essaierai de les laisser en place le printemps prochain si ça fait pas trop désordre.

Ça te convient ?

samedi 22 mai 2010

Il y a chez moi des jardins...

...dans lesquels jamais je n'interviens.

Pas de semis, ni de plantation, pas de compost, pas d'arrosage, pas d'entretien... C'est Dame Nature qui s'occupe de tout de la graine à la graine. Moi je n'ai qu'à admirer et apprécier.

Voiçi quelques-unes de ses créations.



Elle choisit parfois des endroits assez incongrus pour y installer la Vie, comme dans cette toute petite fissure au milieu du rocher.



Des petites Violettes bleues, jaunes ou blanches ajoutent de la couleur dans le sous-bois.




Les Morilles que je vois chez moi pour la première fois cette année et que je compte bien apprivoiser !




L'Arisème petit prêcheur à l'allure exotique et aux couleurs très tendances.




Vous assistez présentement à la Naissance d'un Cypripedium acaule (Sabot de la Vierge).









Dame Nature est vraiment une Artiste!

vendredi 21 mai 2010

105 dans une petite Écho Hatchback

Incroyable mais vrai!

Cette année encore, nous sommes allées encourager la relève en allant acheter des plantes produites par les étudiantes et étudiants en production horticole du Centre de formation agricole de Mirabel.



Des plantes potagères et des fines herbes biologiques, des annuelles et des vivaces inédites, de belles plantes en santé à profusion.



La passagère était un peu à l'étroit mais pas trop.

Il restait de l'espace à ses pieds.

C'est tout de même impressionnant la quantité que peut contenir ma petite auto n'est-ce pas ?

Il reste maintenant à acclimater tout ce beau monde avant de les installer aux jardins.

mercredi 19 mai 2010

Comment faites-vous madame ?

C'est la question que m'a posé un promeneur la semaine dernière.

Ça fait des années que je vous vois travailler du matin au soir dans vos jardins. Quel produit utilisez-vous pour arriver à supporter toutes ces bestioles qui piquent? qu'il m'a demandé l'air très découragé.

Mon pauvre monsieur, si vous saviez...

J'ai toujours été convaincue que tout, dans la Nature est important et joue un rôle essentiel à l'hamonie de tout ce qui vit. Je me demande parfois si le maringouin ne serait pas l'exception à la règle.

Je peux aisément supporter deux, quatre, huit piqûres mais si ce n'était que ça... ils arrivent, non pas par dizaines, mais par centaines et mon système nerveux devient fou.

J'ai vraiment tout essayé. J'ai commencé par les produits réputés efficaces avec des ingrédients super puissants... jusqu'au jour où, répondant au téléphone, j'ai senti le combiné fondre dans ma main. J'ai cru que j'avais la berlu mais j'ai lu, par la suite qu'avec les produits contenant du DEET, on doit éviter tout contact avec les matières plastiques ainsi qu'avec les tissus synthétiques, ainsi qu'avec les meubles ou les surfaces peintes,...

Vous comprendrez monsieur que ces produits ont rapidement été rayés de ma liste de solutions.

Depuis 10 ans, j'ai tout essayé pour apprivoiser et faire la paix avec les petites mouches noires et les maringouins: la dissuasion, la négociation, la persuasion, les menaces, les supplications. J'ai même essayé d'imaginer une bulle d'énergie impénétrable autour de moi. Ça ne les a pas arrêté.

J'ai essayé les leurres olfactifs; la citronelle, le Skin-so-soft, la moutarde, le Vick's... eh! oui, je sais monsieur c'est étrange... c'était une solution de désespérée.

J'ai mis une feuille d'assouplissant sous ma casquette, porté un chapeau en filet, placé mes bas par dessus des pantalons, j'ai attaché mes manches à mes gants en faisant plusieurs tours de ruban cache.

Quoi d'autre? J'ai mis l'huile essentielle de lavande qu'une dame m'avait chaudement recommandée. Pour ajouter à l'illusion, j'ai porté mon chandail lilas... espérant que les maringouins me prennent pour une fleur. Résultat ? Un troupeau d'abeilles s'est lancé à ma poursuite.

Ma dernière option monsieur, étudier la psychologie maringouine. À défaut d'arriver à les aimer, j'arriverai peut-être à mieux les comprendre. Si vous voulez monsieur, je vous prêterai mon livre après.





Le promeneur est reparti...

Sans doute, un autre que je ne reverrai plus.

lundi 17 mai 2010

Limonade de rhubarbe

Rafraîchissant - Désaltérant - Étonnant
et surtout Délicieux


LIMONADE DE RHUBARBE

Ingrédients
-6 belles tiges de rhubarbe
-6 tasses d’eau
-½ tasse de sucre
-Le jus de deux oranges (ou 1/3 de tasse de jus d'orange)
-Le jus d'un citron

Étapes
1. Couper la rhubarbe en petits morceaux
2. Ajouter l’eau et cuire jusqu’à ce que les tiges (qui en réalité sont des pétioles) soient ramollies.
3. Passer dans une passoire
4. Remettre sur le feu, ajoutez les jus de fruits et le sucre jusqu'à dissolution
5. Retirer et laisser refroidir

On peut ajouter de la glace concassée ainsi que de l’eau gazeuse au goût.

Personnellement j’ajoute beaucoup de jolis glaçons de violettes qui sont présentement en fleurs.

Cette limonade se sert très froide.

Même ceux qui ne raffole pas du goût de la rhubarbe la trouveront délicieuse. Je l’ai fait goûter à plusieurs et tous ont aimé.

Le plus difficile c’est d’attendre qu’elle refroidisse.

Vous m'en donnerez des nouvelles !

N’oubliez pas que les tiges de la rhubarbe sont comestibles, mais ses feuilles sont toxiques. Il ne faut jamais en consommer, leur ingestion peut être mortelle

Bon été !

mardi 11 mai 2010

Vous dites me connaître...

mais m'avez-vous déjà vraiment regardée ?











Rheum rhaponticum L.

dimanche 9 mai 2010

L'hiver m'a dit...

qu'il partait ce soir pour quelques mois.

Lettre à l'hiver...

... au froid et à la neige




















Je sais que vous vous plaisez bien ici mais maintenant, il est temps de partir. Les saisons se succèdent, parfois même se chevauchent mais ne peuvent rester côte à côte trop longtemps.

Les pauvres petites pousses du printemps se gèlent la feuille.




















Vous reviendrez en décembre... les amoureux de sports d'hiver, les déneigeurs, les photographes seront heureux de vous revoir.

Les enfants vous accueilleront avec des cris de joie!




















Partez maintenant... l'Arctique a sérieusement besoin de vous et nous... de chaleur.

mercredi 5 mai 2010

Miroir, miroir...

qui est la plus belle?


C'est toi joli Taraxacum ! C'est toi qui illumine les grandes étendues tristement unicolores.


En fait, la fleur n'est pas vraiment une fleur le saviez-vous? C'est un capitule qui contient des dizaines de fleurs alors quand on cueille un pissenlit c'est tout un bouquet que l'on cueille.

Les jeunes feuilles récoltées avant la floraison sont délicieuses en salades, les racines rôties donne un surprenant café des bois et finalement les fleurs peuvent être transformées en vin, en miel.
Tout est bon dans le pissenlit, de la racine à la fleur.



C'est d'ailleurs pour les transformer en miel qu'aujourd'hui, je faisais la cueillette de pissenlits telle que me l'a appris la Fée du bas de la côte.


J'avais presque terminé de remplir mon panier quand un promeneur s'est arrêté.

- Vous ramassez les pissenlits ? qu'il m'a demandé.
- Oui je les cueille pour en faire du miel.
- Avoir su, j'en ai arraché tout plein aujourd'hui, je vous les aurais apporté, qu'il ajoute.
- Ce sera pour une prochaine fois mais je peux tout de même vous expliquer comment... d'abord, on ne prends pas ceux sur le bord du chemin, ils sont trop poussiéreux. S'il y a a une fourmi dessus, ne la cueillez pas non plus, on lui laisse. S'il y a un insecte butineur, on attends qu'il ait fini. On coupe les fleurs en disant merci à chacune d'elle, (ça permet de pratiquer l'instant présent) et on les dépose délicatement sur un linge de coton.



Plus je parlais, plus son regard était étrange. Comme s'il cherchait à savoir dans quelle case me mettre... elle me mène en bateau... elle est originale... ou elle est complètement folle semblait-il se demander.

C'est son air déconfit que j'aurais du photographier.





Un délicieux miel en devenir...

dimanche 2 mai 2010

Je n'aurai pas de jardin cette année

puisque je cueille au fur et à mesure les fleurs et les plantes comestibles nées durant la nuit.

Aujourd'hui, 7h du matin, je suis sortie, en pyjama, toute écouettée, faire la tournée des jardins. Je n'avais pas fait trois pas que la Mélisse, le Thym citron et l'Origan se sont mis à me faire de grands signes de la feuille.

Je n'ai pu leur résister. J'en ai cueilli quelques brins pour préparer une délicieuse infusion apaisante

Pour le repas du midi... je me suis vraiment gâtée. Sur du pain aux graines de lin, acheté hier dans un petit resto super sympathique tenu par deux jeunes femmes tout aussi sympathiques, j'ai déposé des feuilles d'Oseille de mon jardin, des feuilles de Basilic de l'étagère à semis, des Tomates de serres achetées à Mirabel, de jolies Violettes du jardin de ma grand-mère, de la Ciboulette de mon carré d'herbes et du Poivre... de ma poivrière. Ça goûtait la Vie !

Ici, un de mes trois plants d'oseille cultivée. Je m'étais procuré le premier sous le nom de "Laitue vivace", le second nommé "Surette" et le troisième
"Lemony Sorrel"... c'est suite à cette expérience que j'ai compris l'importance du nom latin qui est toujours le même Rumex acetosa L." peu importe le nom poétique qu'on donne à la plante. Ainsi, on ne se fait pas jouer de tour et on ne jette pas son oseille par les fenêtres.

Attention, même si ces feuilles ont un goût agréablement citronné et qu'elles sont délicieuses en salade, en infusion, en accompagnement, il ne faut pas en abuser car elles contiennent de l'acide oxalique; elle est malheureusement déconseillée aux gens qui font de l'arthrite ou qui ont des problèmes rénaux.